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DzActu.Com avec Le Soir d'Algérie | Mardi 18 Mars 2014 à 02h06
L’ancien chef de gouvernement, Sid Ahmed Ghozali, qui a plus d’une raison d’en vouloir au pouvoir incarné par Bouteflika, a appelé, hier, au forum de Liberté, à disqualifier le scrutin présidentiel du 14 avril, considérant qu’il est «naïf celui qui croit à des garanties dans cette élection».
Interdit d’activités partisanes dans le cadre de son parti, le Front démocratique (F.D), auquel l’agrément a été dénié, Sid Ahmed Ghozali avertit tout de go «qu’il n’entend rien demander à personne» mais qu’il s’acquitte, en intervenant dans le débat politique en cours, d’un devoir de vérité. Et cet homme, qui doit nécessairement mesurer toute l’étendue de la césure entre les gouvernants et les gouvernés, n’hésite pas à appuyer le doigt sur la plaie. Là où ce doit faire mal.
«On joue depuis des mois, sinon des années, de la santé d’un homme pour se jouer de tout un peuple, risquant de donner l’Algérie en spectacle en organisant une élection présidentielle préfabriquée», mêle-t-il sa voix à celles nombreuses qui voient en la candidature de Bouteflika, malade, comme la pire des humiliations faites aux Algériens. Cela est dangereux, devait-il encore avertir. «On aura le pire des changements en continuant ainsi. Ceux qui ne veulent pas du changement dans l’ordre auront le changement dans le désordre.»
Pour Sid Ahmed Ghozali, «le pouvoir se rapproche de l’implosion et nous entraîne dans son sillage vers le chaos. Le pire viendra quand il n’y aura plus d’argent à jeter par les fenêtres».
Sid Ahmed Ghozali livre, poursuivant, une information qui atteste de toute la gabegie ayant marqué le long règne de Bouteflika. «En 3 mandats, Bouteflika a consommé 800 milliards de dollars sur les 1 000 milliards de dollars produits par l’Algérie depuis l’indépendance.
Cela dit, Sid Ahmed Ghozali, sollicité pour des commentaires sur le factuel, dira que «le 4e mandat est une fumisterie. D’ailleurs, le débat autour nous éloigne des vraies problématiques ; l’oligarchie ne cédera sur rien, et bien naïf qui croit à des garanties dans ces élections, c’est antinomique avec la nature du pouvoir».
Pour Ghozali, l’élection présidentielle est préfabriquée. «C’est le système qui désigne l’heureux élu.» Il rappelle, ce disant, que depuis 1997, le pouvoir a organisé 9 élections pour lesquelles n’ont été retenues que les candidatures de complaisance et ont été empêchées les candidatures gênantes. Sid Ahmed Ghozali croit, cependant, possible que le système s’amende : «On peut envisager de mener le système graduellement vers le mieux : commençons par l’application de la loi et l’aménagement d’une place pour la société et l’instauration du principe de la responsabilité.»
Comment Ghozali apprécie-t-il le rappel aux affaires d’Ouyahia et de Belkhadem ? Pour lui, c’est du théÂtre. «C’est un casting qui associe nationalistes, islamistes et trotskistes… c’est une mascarade.»
Parlant des événements dramatiques qui secouent la ville de Ghardaïa, Sid Ahmed Ghozali renvoie la raison à la gestion économique du pays, qui s’opère dans le déséquilibre régional. Il prédit un éclatement de la crise dans le sud du pays. Et selon lui, Bouteflika a une responsabilité dans la division des Algériens : «Lors de la marche des arouchs en 2001, le régime a accusé la main de l’étranger. Puis, le Président s’est rendu à Ghardaïa et Tamanrasset pour leur dire “vous êtes les vrais Berbères”. Le Président a divisé les Algériens.» Il a considéré la boutade de Sellal contre les Chaouis d’affligeante. Revenant sur l’assassinat du Président Boudiaf — il était à l’époque chef de gouvernement, Sid Ahmed Ghozali ne dira pas plus que ce que l’opinion connaît déjà, sauf peut-être cette suggestion prudente : «Il est impossible de dire s’il y a complot ou pas.
Par contre, quand on met à la tête de la protection de Boudiaf quelqu’un qu’on disait islamiste, quand on met un loup dans la bergerie, on n’a pas besoin de lui donner des instructions. Pourquoi l’avoir fait ? Mais est-ce que cela suffit pour parler de complot ?» L’opposition politique ? « Il n’y a pas d’opposition, à part le FFS, le RCD et le FD. Le reste, c’est des machineries appartenant au pouvoir.»
S. A. I.
Source : Le Soir d'Algérie
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