A moins de trois mois de sa tenue, le scrutin du 17 avril 2014 requiert d'ores et déjà toute son importance non seulement auprès de la majorité des formations politiques mais aussi du côté de l'administration (communes et wilayas) ainsi que des magistrats.
Ces derniers au nombre de 362 juges relevant de la Cour suprême, du Conseil d'Etat, des cours et des tribunaux de justice ont été désignés par décret présidentielle pour figurer au sein de la Commission nationale de supervision du scrutin présidentiel (CNSEL), officiellement installée jeudi à Alger.

Le même jour, l'opération de révision exceptionnelle des listes électorales est engagée au niveau de l'ensemble des communes du pays.

Opération qui sera clôturée le 6 février, comme l'a soutenu la semaine dernière Mohamed Talbi,directeur des libertés publiques et des Affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, lors de son passage sur la Radio nationale.

Il a indiqué par la même occasion que le nombre d'Algériens en âge de voter dépasse 22 millions. Cependant, ce chiffre ne sera définitif qu'à partir du 6 février, soit au terme de l'opération d'actualisation des listes électorales.

Cette opération a pour objectif notamment de «permettra aux citoyens ayant 18 ans révolus le 17 avril, date de l'élection présidentielle, de s'inscrire», dira le même responsable.

Pour revenir à la CNSEL, dont les membres ont été désignés par le chef de l'Etat, son président Brahim Lachemi fera savoir dans ses premières déclarations publiques que les magistrats membres de cette structure sont «essentiellement habilités à s'assurer de la conformité de ce processus aux dispositions de la loi organique relative au régime électoral et aux textes d'application y afférents».

Et d'ajouter : «Dans leur supervision du déroulement du processus électoral, les magistrats membres de la CNSEL œuvreront, sans relâche, à accomplir au mieux ce devoir national dans le cadre des attributions qui leur sont conférées dans le respect des principes de justice et d'équité, à appliquer la loi et à se conformer à la conduite du magistrat fidèle aux principes de la justice.»

D'autre part, si au niveau des APC, l'on s'affaire à actualiser les listes électorales, les wilayas se chargent, quant à elles, de l'installation des commissions de préparation de l'élection présidentielle qui est déjà chose faite à Tissemsilt, Aïn Defla, Tiaret, Mila, Biskra et Sétif.

Ces commissions placées sous l'autorité des walis ont pour mission de mettre en place le dispositif organisationnel lié au scrutin (centres et bureaux de vote, espaces réservés pour la campagne électorale, panneaux d'affichage, etc.).

Hanoune candidate,le RCD boycotte

En parlant de la position des partis vis-à-vis de la prochaine élection, deux probabilités se faisaient sentir avec insistance depuis la semaine passée. La première concerne l'annonce de la candidature de Louisa Hanoune, la porte-parole du Parti des travailleurs (PT).

Une annonce attendue depuis le week-end passé et qui s'est concrétisée hier au terme d'une rencontre des cadres des partis réunis à Alger. Louisa Hanoune a été plébiscitée candidate du parti de la prochaine présidentielle vu l'expérience qu'elle a acquise tout au long de son long parcours militant, a indiqué un responsable du parti, Ramdane Taâzibt, cité par l'APS.

Par ailleurs, le RCD, dont la position était prévisible, a officialisé son boycott hier au terme d'une rencontre de son conseil national tenu à huis clos à Alger.

Le président du parti Mohcen Bellabes estime que la décision de boycotter le prochain scrutin est motivé, entre autres, par «l'opacité qui entoure son organisation».

Le même avis a été déjà mis en relief par la direction du FFS qui a déclaré la semaine dernière que «la prochaine élection sera fermée».

Pourtant, le parti ne s'est pas encore prononcé sur sa participation ou non à la présidentielle d'avril, même si tous les signaux laissent croire que sa décision finale sera contraire à celle du RCD.

Le MSP réunit aujourd'hui son conseil consultatif pour décider d'une position définitive, nous apprend Naâmane Laouar, cadre du parti, contacté hier. Sous la présidence d'Abdelkader Bensalah, le conseil national du RND se réunit aujourd'hui également à l'hôtel El Riadh de Sidi Fredj (Alger).

«Nous sommes en train de finaliser plusieurs dossiers qui seront soumis au débat lors de cette réunion du conseil national où il sera également question de la prochaine présidentielle», nous fait savoir Nouara Djaâfar, cadre du parti contactée hier.

Karim Aoudia

Source : Le Temps d'Algérie