En visite de travail dans la wilaya d’Oran, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, s’est rendu hier dans la commune de Bethioua pour s’enquérir d’un projet au niveau de la zone d’activité ; c’est alors que son cortège officiel a été quelque peu perturbé par un groupe d’une cinquantaine de travailleurs du complexe sidérurgique turc de Tosyali, implanté dans la zone d’activité de Bethioua (wilaya d’Oran).

Bien avant de se rendre à ce site, le ministre avait été interpellé par des journalistes sur les cas de dépassements relevés par des travailleurs algériens employés au niveau de sociétés gérées par des partenaires étrangers à l’exemple de Lafarge et de Tosyali. Il fera savoir qu’il n’est pas au courant de ces conflits, que pour sa part, sur le plan industriel ces investisseurs étrangers respectent la loi et qu’il n’y a pas à sa connaissance de dépassement émanant d’industriels étrangers. Toutefois, il assure à l’intention des travailleurs de Tosyali qui se sont regroupés hier lors de son passage à la zone de Bethioua «on ne va pas abandonner les travailleurs algériens».

En grève pour la seconde fois en quelques mois pour dénoncer des conditions de travail de plus en plus insupportables, les travailleurs algériens au niveau du complexe turc Tosyali n’ont pas raté l’occasion de la visite du ministre et de sa délégation. Encadrés par la gendarmerie, les employés n’ont pas pu approcher les officiels pour leur exposer leurs problèmes, c’est alors que le wali et le ministre sont allés en personne vers eux pour leur permettre de s’exprimer. Si, pour sa part, le ministre de l’Industrie et des Mines leur a assuré la disponibilité de l’Etat à être à leur écoute et à résoudre leurs problèmes, le wali les a assurés de son engagement à suivre attentivement leurs doléances, leur rappelant que c’est à son initiative qu’une délégation s’est entretenue la veille, avec les représentants des travailleurs en vue de trouver des solutions.

Pour leur part, les travailleurs nous feront savoir qu’ils tiennent à leur plateforme de revendications qui consiste, entre autres, à des demandes d’augmentation des salaires, l’absence de convention collective, le règlement intérieur répressif élaboré sans leurs représentants légaux, la non-application des normes HSE ayant causé de très nombreux accidents, dont l’un mortel… «Les 40 collègues licenciés récemment ont retrouvé leur poste de travail suite aux dernières discussions et la délégation avec laquelle nous avons discuté et qui comprend également des Turcs, nous a promis de tout satisfaire. Nous avons fixé la date du 26 mai comme date butoir, au-delà nous entamerons une grève générale».

Auparavant, pour sa première visite de travail depuis sa nomination, M. Abdesselam Bouchouareb s’est rendu au site de Renault Algérie Production (RAP) à Oued Tlelat, où il a rappelé l’importance de l’impact industriel de ce projet, qui verra la mise en place d’une sous-traitance nationale. L’on apprend que la formation professionnelle d’apprentissage au niveau de Oued Tlelat s’est concrétisée par la formation de 140 employés qui activent à présent au niveau des ateliers de montage, qui assureront le montage de la première Renault Symbol «algérienne» début juin 2014.

A. B.

Source : Le Soir d'Algérie