Des milliers d'Algériens ont manifesté hier dans les rues de la capitale pour exprimer leur soutien au peuple de Ghaza, qui vit sous le feu des raids israéliens, depuis plus de deux semaines, a-t-on constaté sur place. Un important dispositif sécuritaire a été déployé des heures avant le début de cette «grande manifestation».
Après la prière, les manifestants se sont rassemblés à la place du 1er Mai. Les agents de l'ordre ont tenté d'empêcher les protestataires à poursuivre leur marche jusqu'à la Place des martyrs, en vain.

Ils n'ont pas lâché prise, munis de pancartes et de banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Palestine libre», «Ghaza saigne où est votre humanisme ?» et «Non à l'ignorance des souffrances palestiniennes», les manifestants scandaient : «Marche pacifique», «Palestine echouhada» et «Le peuple veut libérer la Palestine».

La marche s'est achevée dans le calme, par un rassemblement et une prise de parole des initiateurs devant la Grande Mosquée d'Alger.

Plus de 1000 personnes ont répondu à l'appel du Comité populaire pour le soutien avec le peuple palestinien, qui a lancé cet appel à la manifestation en soutien aux Ghazaouis.

Présidé par le moudjahid Lakhdar Bouragaâ, ce comité populaire a appelé à «une manifestation millionnaire» pour soutenir le peuple palestinien, dont l'objectif est aussi de «dénoncer l'hypocrisie des pays arabes et leur complot contre la question palestinienne», selon un communiqué de ce comité.

Sur place, beaucoup de drapeaux d'associations, de syndicats ou de partis politiques représentant la cinquantaine de membres de ce collectif, parmi lesquels le Mouvement de la société pour la paix (MSP) ont été brandis.

La moudjahida Djamila Bouhired s'est aussi déplacée pour soutenir les Palestiniens. Depuis plus de deux semaines, l'armée israélienne mène une guerre contre la bande de Ghaza.

Le bilan s'élevait hier matin à 808 morts parmi les Palestiniens après deux semaines et demi d'offensive israélienne dans la bande de Ghaza, où les hostilités se sont poursuivies en dépit des appels de la communauté internationale à un cessez-le-feu.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry s'efforce depuis Le Caire, où il multiplie les appels téléphoniques, de trouver un arrangement acceptable par tout le monde mais, disent ses collaborateurs, sa patience a des limites.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, devait réunir vendredi son cabinet de sécurité afin de discuter d'une trêve humanitaire limitée destinée à permettre l'entrée d'une aide dans l'enclave palestinienne.

Le Hamas conditionne toute trêve durable à la levée du blocus contre Ghaza et demande la libération de centaines de Palestiniens arrêtés le mois dernier après l'enlèvement et le meurtre de trois adolescents israéliens.

De son côté, la communauté internationale, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon en tête, plaide pour une cessation des hostilités, d'autant plus depuis le bombardement d'une école gérée par l'Onu qui a coûté la vie à 15 personnes jeudi.

Le bilan porte à 808 le nombre de Palestiniens tués depuis déclenchement de l'opération. Tsahal a perdu 32 soldats au cours de l'opération qui doit en théorie permettre de détruire les tunnels de Hamas et trois civils israéliens ont été tués par des roquettes palestiniennes.

N. K.

Source : Le Temps d'Algérie